Le micro-entrepreneuriat a beaucoup de succès. Depuis la loi du 4 août 2008 de modernisation de l'économie qui a instauré le statut de l’auto-entrepreneur, ce dispositif a convaincu 1,36 million de personnes. Ce régime constitue-t-il un vrai tremplin vers la création d’emploi ?

Qui sont les auto-entrepreneurs ?

Depuis la loi Pinel de 2016, le principe d’auto-entreprise et le régime de la micro-entreprise ont été fusionnés. Dorénavant, l’entrepreneur individuel immatriculé en EI (Entreprise Individuelle) peut opter pour la micro-entreprise s’il remplit les conditions de seuil de CA et tous les auto-entrepreneurs sont devenus des micro-entrepreneurs. Le statut séduit de plus en plus selon les statistiques de l’Acoss (Agence centrale des organismes de sécurité sociale). Il est notamment boosté par la recrudescence de VTC et les moins de 30 ans qui recourent fréquemment à ce statut pour compléter leurs revenus. En quelques chiffres, il faut retenir que 39,3% des micro-entrepreneurs sont des femmes, 19,4% ont moins de 30 ans et 12,2% ont plus de 60 ans.

Cumul d’activités avec une micro-entreprise

Certains voient la micro-entreprise comme le moyen de mettre du beurre dans les épinards, tandis que d’autres testent leurs capacités potentielles d’entrepreneur. Il est possible de cumuler un emploi en tant que salarié et une micro-entreprise. Plus de 500 000 personnes utilisent ce moyen pour pouvoir proposer leurs compétences à d’autres entreprises. Néanmoins, il faut faire attention à ce que le contrat de travail qui lie le salarié et l’entreprise ne comporte pas une clause de non-concurrence et/ou d’exclusivité qui empêcheraient le salarié d’exercer ce type d’activité. Il faut également veiller, en tant que micro-entrepreneur, à ne pas avoir de lien de subordination avec les « clients ». Cette situation serait requalifiée par l’URSSAF en contrat de travail.

La pérennité des micro-entreprises

Quoi que l’on en dise, la micro-entreprise permet vraiment de monter son activité non salariée en simplifiant les formalités juridiques. Quelques irréductibles continueront de critiquer le système en avançant qu’il existe tout de même quelques dépenses à prévoir pour pouvoir s’enregistrer, ou encore que le système favorise les employeurs indélicats visant une masse salariale « flexible », etc. Le paradoxe est que l’accessibilité de ce statut permet à tout un chacun d’exercer une activité non salariée. La pérennité des auto-entreprises est donc plus faible que les autres statuts. Moins de 40% passent le cap des 3 ans. En revanche, sachez que la part des micro-entreprises qui en font leur activité principale, est plus forte et leur pérennité, continue d’augmenter après trois ans.